The end of gender – Debrah Soh

Livre écrit par une docteure en sexologie, athée et ouvertement féministe (voire pro-LGB), mais dont l’attachement à la méthode scientifique l’ont rendu « dissidente » sur la transsexualité. Son principal intérêt est d’être un témoignage adverse sur la nature et la vérité sur le genre/sexe.

La fondation

Mythe n°1: Le sexe biologique est un spectre

Sexe vs genre

Définitions:

Le sexe biologique est soit masculin, soit féminin. Contrairement à ce que l’on croit généralement, le sexe n’est pas défini par les chromosomes, les organes génitaux ou les profils hormonaux, mais par les gamètes, qui sont des cellules reproductrices matures. Il n’existe que deux types de gamètes : les petits, appelés spermatozoïdes, produits par les mâles, et les gros, appelés ovules, produits par les femelles. Il n’y a pas de gamètes intermédiaires entre les ovules et les spermatozoïdes. Le sexe est donc binaire. Il ne s’agit pas d’un spectre.
En revanche, l’identité de genre est la manière dont nous nous sentons par rapport à notre sexe, c’est-à-dire si nous nous sentons masculins ou féminins.
L’expression de genre est la manifestation extérieure de notre identité de genre, ou la manière dont nous exprimons notre genre à travers notre apparence, comme les vêtements et la coiffure. l’apparence, comme le choix des vêtements et des coiffures et les manières.

Le genre apparaît très tôt dans la vie, avec l’exposition aux premières hormones sexuelles in utero, et suit donc le sexe biologique de très près. Cette étude a montré que l’exposition à la testostérone in utero conduit à des différences déjà visibles avant la naissance entre garçons et filles: [Bramble, M. S., Roach, L., Lipson, A., Vashist, N.,
Eskin, A., Ngun, T.,… Vilain, E. (2016). Sex-specific effects of testosterone on the sexually dimorphic transcriptome and epigenome of embryonic neural stem/progenitor cells. Nature’s Scientific Reports, 6, 1–13.]

D’un point de vue scientifique, l’identité de genre est fondamentalement synonyme de sexe biologique. Il existe bien sûr des exceptions à la règle, notamment les personnes intersexuées et les personnes transgenres (dont nous parlerons dans un instant).

Être transgenre ne signifie rien quant à l’orientation sexuelle, qui se détermine à partir du sexe biologique. Sinon, pour le commun des mortels, il n’y a juste pas de distinction entre sexe et genre:

Pour plus de 99 % d’entre nous, notre genre correspond à notre sexe biologique. Quant au 1 % d’individus pour lesquels l’identité de genre et le sexe biologique ne concordent pas, ils peuvent s’identifier comme transgenres ou présenter une condition médicale connue sous le nom d’intersexualité. Les dernières statistiques montrent que 6 adultes américains sur 1 000 s’identifient comme transgenres et qu’une personne sur 100 est intersexuée. Dans certains cas, une personne peut être intersexuée et s’identifier comme trans, mais il est important de noter que toutes les personnes intersexuées ne sont pas trans et que toutes les personnes trans ne sont pas intersexuées.

Source de la stat: Arboleda, V. A., Sandberg, D. E., & Vilain, E. (2014). DSDs: genetics, underlying pathologies and psychosexual differentiation. Nature Reviews Endocrinology, 10, 603–615.

Le sexe biologique n’est pas un spectre

« Intersexe » est le nom nouveau donné aux hermaphrodites:

L’intersexualité est également connue comme une différence de développement sexuel, et était auparavant connue sous le nom d’hermaphrodisme (qui est maintenant considéré comme un terme stigmatisant et insensible). Une personne intersexuée possède une anatomie reproductive ou sexuelle qui est considérée comme atypique parce qu’elle ne correspond pas à la définition standard de l’homme ou de la femme. Par exemple, une personne qui possède à la fois une vulve et du tissu testiculaire. Les conditions d’intersexualité résultent de différences génétiques et hormonales in utero. Il existe jusqu’à trente variantes.

Source: Jones, T., & Leonard, W. (2019). Health and wellbeing of people with intersex variations: Information and
resource paper (Intersex Expert Advisory Group). Melbourne, Australia: Victorian Department of Health and Human Services

Les hermaphrodites sont l’exemple donnés par les transactivistes dès que l’on ose associer le sexe au genre: Regardez ceux-là ne sont ni XX ni XY ils sont donc d’un troisième genre! Problème: En réalité, on détermine le sexe selon les gamètes produites et non selon les chromosomes. Les scientifiques ont justement changé d’usage à cause de l’hermaphrodisme: même les hermaphrodites produisent soit du sperme, soit des ovules, soit sont infertiles, mais l’on n’échappe pas à la binarité.

A cause de l’hermaphrodisme, une femme (de sexe féminin donc) « intersexe » peut être exposé à de la testostérone dans son développement et donc avoir un genre qui ne s’aligne pas avec son sexe. Toujours est-il qu’il n’y a pas de troisième sexe, ou que cette réalité biologique est un spectre. Il y a aussi une condition d’hermaphrodisme « ovoteste » où les deux systèmes génitaux sont présents (organes mâles et femelles, 1 naissance sur 20k) mais dans ce cas un seul des deux est fonctionnel et c’est celui-là qui détermine le sexe.

Certains disent qu’il y a autant d’hermaphrodites que de roux ou de personnes aux yeux verts. Ce n’est pas vrai, il y en a moins que les 1% de roux. Cela ne mérite pas qu’on redéfinisse la catégorie biologique de « sexe », tout comme le fait que certains naissent avec 9 ou 11 doigts ne mérite pas qu’on révise le fait que nous avons typiquement 10 doigts. Du point de vue politique, les hermaphrodites n’ont pas besoin qu’on révise la définition biologique d’un sexe. Debrah Soh plaide pour qu’un X soit proposé sur les formulaires en plus des « hommes/femmes ». De manière générale, même en étant un partisan LGBT, il n’est pas utile de réviser cette définition biologique.

Le sexe biologique n’est pas une construction sociale

Selon Soh, c’est physiquement impossible de parler d’un « sexe déterminé à la naissance » et tout son bestiaire lexical.

L’expression « sexe assigné à la naissance » découle de la volonté de reconnaître la communauté intersexuelle et le fait que le sexe d’une personne est parfois inexact parce que le médecin s’est trompé. Bien qu’il s’agisse d’un objectif respectable, il donne inutilement l’impression que le sexe n’est pas un attribut objectif et que l’estimation du médecin est totalement arbitraire, alors qu’en réalité, son estimation sera correcte, statistiquement parlant, quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent.

De même, utiliser les eunuques (hommes ayant eu une ablation des testicules, ne produisant plus de sperme) et les femmes ménopausées (femmes ne produisant plus d’ovules) pour supprimer la binarité du sexe est tout simplement malhonnête, parce qu’avant d’être eunuque ou ménopausée, chacun de ces exemples avaient soit des spermatozoïdes, soit des ovules correspondant à son sexe.

Méséduquer la prochaine génération

Rappel de l’enjeu et du besoin de vulgariser l’état de l’art scientifique à ce sujet.

Mythe n°2: Le genre est une construction sociale

Les deux textes principaux attaquant l’idée que le genre soit basé sur la biologie est Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir (on ne naît pas femme, on le devient), et Gender Trouble de Judith Butler. Le problème, selon Soh, c’est qu’en agissant ainsi, toute preuve scientifique qui lierait le genre à la biologie serait une preuve du patriarcat. Or:

Des études scientifiques ont confirmé l’existence de différences cérébrales entre les sexes, qui se traduisent par des différences dans nos intérêts et nos comportements. Ces différences ne sont pas dues à l’environnement postnatal ou aux messages de la société. Le genre est en effet biologique et n’est pas dû à la socialisation.

Les différences selon le sexe biologique au niveau du cerveau

La façon d’exprimer le genre masculin ou féminin est culturellement construit certes. Il y a des sociétés où il est très viril d’avoir des cheveux longs (sociétés germanique médiévales) ou féminin d’avoir le crâne rasé (certaines sociétés africaines). Mais le fait d’être masculin ou féminin est biologiquement déterminé

Permettez-moi de m’expliquer : Le fait qu’un trait soit considéré comme « masculin » ou « féminin » est défini par la culture, mais le fait qu’une personne gravite autour de traits considérés comme masculins ou féminins est déterminé par la biologie. Par exemple, dans le monde occidental, un crâne rasé est considéré comme masculin, et la majorité des personnes qui arborent un crâne rasé sont des hommes. Les femmes qui choisissent de se raser le crâne pour exprimer leur identité sont probablement plus masculines que la femme moyenne et seront probablement plus typiquement masculines dans d’autres domaines de leur vie. D’un point de vue biologique, il y a de fortes chances qu’elles aient été exposées à des niveaux plus élevés de testostérone in utero, par rapport aux autres femmes.

L’éducation n’a qu’une influence faible sur notre genre (adhésion à la virilité ou féminité). A la limite on pourra éduquer pour moins afficher notre virilité, mais cela ne changera pas le fait qu’on soit de genre masculin.

Bref, le cerveau a des caractéristiques anatomiques différentes et il n’est pas clair que ce soit dû uniquement à la différence de taille entre hommes et femmes.

Peu après, une étude publiée dans la revue NeuroImage a remis en question une autre région cérébrale sexuellement dimorphique. L’amygdale, impliquée dans le traitement des émotions, s’est révélée être environ 10 % plus grande chez les hommes. Mais une fois prise en compte la taille plus importante des hommes, cette différence n’était plus statistiquement pertinente. Le problème avec les conclusions de cette étude, cependant, est que nous ne savons pas réellement si la taille du corps d’une personne a une incidence sur la taille de cette partie du cerveau. Selon cette logique, les hommes qui sont physiquement plus petits devraient avoir une amygdale typiquement féminine, alors qu’en réalité, leur amygdale ressemblerait toujours à celle des hommes. Il est tout à fait possible qu’une amygdale plus grande chez les hommes soit le reflet de véritables différences entre les sexes, par exemple au niveau des fonctions cérébrales. Même si les cerveaux des hommes et des femmes étaient identiques sur le plan structurel, cela n’exclurait pas l’existence de différences dans les fonctions cérébrales.>Peu après, une étude publiée dans la revue NeuroImage a remis en question une autre région cérébrale sexuellement dimorphique. L’amygdale, impliquée dans le traitement des émotions, s’est révélée être environ 10 % plus grande chez les hommes. Mais une fois prise en compte la taille plus importante des hommes, cette différence n’était plus statistiquement pertinente. Le problème avec les conclusions de cette étude, cependant, est que nous ne savons pas réellement si la taille du corps d’une personne a une incidence sur la taille de cette partie du cerveau. Selon cette logique, les hommes qui sont physiquement plus petits devraient avoir une amygdale typiquement féminine, alors qu’en réalité, leur amygdale ressemblerait toujours à celle des hommes. Il est tout à fait possible qu’une amygdale plus grande chez les hommes soit le reflet de véritables différences entre les sexes, par exemple au niveau des fonctions cérébrales. Même si les cerveaux des hommes et des femmes étaient identiques sur le plan structurel, cela n’exclurait pas l’existence de différences dans les fonctions cérébrales.

Etude en question: Marwha, D., Halari, M., & Eliot, L. (2017). Metaanalysis reveals a lack of sexual dimorphism in human amygdala volume. Neuroimage, 147, 282–294.

Et quand bien même il n’y aurait pas de différence anatomique, il y a des différences fonctionnelles qui ne s’expliquent pas par des différences anatomiques.

Des études ont montré qu’il existe des différences entre les sexes dans un large éventail de capacités cognitives, notamment la fluidité verbale et la rotation mentale. Dans les études utilisant l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (ou IRMf), qui mesure les régions du cerveau qui « s’illuminent » à partir des changements dans l’activité neuronale au cours d’une tâche particulière, les femmes obtiennent en moyenne de meilleurs résultats que les hommes dans le premier cas, tandis que les hommes obtiennent en moyenne de meilleurs résultats que les femmes dans le second cas.

Citations: For an example, see Stoléru, S., Fonteille, V., Cornélis, C., Joyal, C., & Moulier, V. (2012). Functional neuroimaging studies of sexual arousal and orgasm in healthy men and women: A review and meta-analysis. Neuroscience and Biobehavioural Reviews, 36, 1481–1509.

On essaie parfois d’évacuer ces différences anatomiques en s’appuyant sur la plasticité du cerveau: vu que le cerveau est un organe capable de « compenser » les pertes ou différences, les différences anatomiques entre hommes et femmes ne signifient rien du tout. Mais il est douteux que la plasticité soit capable d’annuler l’aspect biologique du genre, quand on considère que la plasticité du cerveau ne rend pas vraiment droitier les gauchers contrariés!

Mais comme Larry Cahill, neuroscientifique et professeur à l’université de Californie à Irvine, l’a déclaré dans un article de référence publié en 2014 dans Cerebrum, une analogie serait qu’il est en effet possible de forcer un enfant qui est naturellement gaucher à devenir droitier, mais cela ne signifie pas que c’est une bonne idée, ou qu’il sera capable d’utiliser sa main droite aussi facilement que sa main gauche, s’il s’était développé sans interférence. A mon avis, cela n’a pas beaucoup de sens d’exploiter la plasticité du cerveau pour le plaisir de le faire quand nos prédispositions sous-jacentes ne sont pas néfastes, et qu’en fin de compte, elles sont inéluctables.

Citation: Cahill, L. (2014). Equal ≠ the same: Sex differences in the human brain. Cerebrum, 5, 1–19.

Soh prévient que le féminisme en tant que cause politique n’a pas besoin de nier les différences biologiques et psychologiques entre hommes et femmes. Du point de vue scientifique la sexualité du genre « homme/femme » est constatée sans cesse dans tous les domaines de la médecines, ne serait-ce que dans les disproportions de certaines maladies selon le genre (les hommes ont 3 fois plus de chance d’être autiste que les femmes).

Le mémo de Google

Elle revient sur un petit scandale autour d’un mémo d’un cadre de Google, qui osait affirmer que les hommes étaient naturellement plus intéressés par les carrières informatiques que les femmes. Paradoxe de l’égalité: plus une société laisse la liberté aux hommes et aux femmes de choisir leur carrière, et plus les professions sont genrées: il y a plus de scientifiques qui sont des femmes en proportion en Algérie qu’en Suède.

La recherche interculturelle apporte encore plus de preuves que le nombre plus faible de femmes dans les STIM est dû aux choix des femmes elles-mêmes, et non au sexisme. Les cultures où règne une plus grande équité entre les sexes présentent des différences plus marquées dans les préférences professionnelles parce que, dans ces sociétés, les gens sont libres de choisir leur emploi en fonction de ce qu’ils aiment et non de ce qui leur est simplement proposé. Cette tendance se retrouve également dans les différences de personnalité. Dans les pays où l’égalité des sexes est plus grande, les femmes restent plus fortes, en moyenne, pour des traits tels que le neuroticisme et l’agréabilité. (Comme nous l’avons déjà mentionné, le neuroticisme fait référence à la tendance d’une personne à être d’humeur négative). Les hommes, quant à eux, tendent à être plus élevés, en moyenne, dans des traits tels que le narcissisme et la psychopathie. À mesure que l’équité entre les sexes continue de s’améliorer dans les sociétés en développement, il faut s’attendre à ce que ces écarts entre les hommes et les femmes se creusent.

Citation: Schmitt, D. P. (2015). The evolution of culturally variable sex differences: Men and women are not always different, but when they are… it appears not to result from patriarchy or sex role socialization. In T. K. Shackelford & R. D. Hansen, (Eds.), The evolution of sexuality (pp. 221–256). Switzerland: Springer International Publishing

Et ainsi de suite, elle rentre dans pas mal de détail sur pourquoi les femmes boudent les carrières « STEM » [Science, Technology, Ingénierie et Mathématiques] mais qui tournent tous autour du fait qu’il y a des différences naturelles et non sociales entre hommes et femmes qui expliquent cette disparité.

Sexisme dans les STEM

Elle aborde ensuite la question du sexisme dans les carrières techniques/scientifiques. Il y en a, mais en même temps les femmes qualifiées ont deux fois plus de chances d’être embauchées [toutes choses égales par ailleurs] que les hommes ; plus de chance de recevoir des offres d’emploi ; et elles sont promues, citées et financées à égalité stricte. Elle défend une sorte de « juste milieu » qui correspond au libéralisme des années 90. Sans rejeter le féminisme, elle est contre l’idée de gommer toute différence entre homme et femme.

Les jeunes féministes devraient se battre pour le droit d’être respectées en tant que femmes, qu’elles soient typiques ou atypiques, au lieu d’essayer de toutes leurs forces de gagner le jeu de quelqu’un d’autre.

Mythe n°3: Il y a plus de deux genres

Tant pis pour les « non-binaires » et leurs pronoms du diable.

La terminologie

Il y a ici une difficulté liée au fait que les autorités (politiques, médicales, scientifiques) ont succombé à ce mensonge et promeuvent désormais que l’on ait un langage plus inclusif. Et dans l’usage, on a tout un bestiaire lexical très prolifique qui est apparu pour désigner toute sortes de relations au genre. Aucun n’est fondé, car le genre est aussi binaire et biologique que le sexe, d’un point de vue scientifique.

Certes, il y a chez chacun des traits et des attitudes qui sont plus typique de l’autre genre: un homme qui aime bavarder, une femme qui aime le sport de compétition. Chaque genre admet une certaine dispersion tout à fait naturelle et il est malhonnête de créer un genre par nuance. Tout comme pour le sexe, dans l’écrasante majorité du temps, nous n’avons aucune difficulté à identifier « homme » et « femme » dans la vie de tous les jours.

Elle en vient ensuite à pourquoi la génération « Z » (celle qui est actuellement à l’université) est la plus friande de ces termes, surtout pour les filles. Outre les quêtes d’identités propres à l’adolescence, il y a aussi l’influence de l’idée d’intersectionnalité:

Vous vous demandez peut-être pourquoi un groupe de femmes typiques, par ailleurs hétérosexuelles, voudrait s’identifier comme faisant partie d’une classe opprimée. La réponse est l’intersectionnalité, un terme inventé par Kimberlé Crenshaw, une militante américaine des droits civiques, il y a trente ans. L’intersectionnalité repose sur la conviction que les femmes et les minorités subissent une injustice systémique et que les personnes qui ne sont pas membres de groupes minoritaires sont considérées comme privilégiées. Pour les femmes qui sont également membres de minorités raciales, la discrimination à laquelle elles sont confrontées est considérée comme unique, distincte de la discrimination que subissent les femmes blanches et les hommes appartenant à des minorités raciales.
Au fond, l’intersectionnalité a une certaine validité pour décrire comment la discrimination dans la société affecte différemment les femmes, les personnes non blanches et d’autres groupes minoritaires. Le féminisme dominant a toutefois encouragé une application entièrement nouvelle et malveillante, avec des groupes qui seraient autrement considérés comme privilégiés et qui réclament le statut de minorité pour que leurs opinions aient plus de poids.
S’emparer d’une ou de plusieurs étiquettes d’identité de genre non binaire permet à une personne de rejoindre tangentiellement le mouvement LGBT+, sans poser de questions, même si elle n’a rien de L, G, B ou T. (Quant à l’expression « LGBT+ », elle n’a pas de sens. (Quant au terme « LGBT+ », il est composé de factions distinctes qui n’ont pas grand-chose à voir les unes avec les autres) Par exemple, la bisexualité a été redéfinie pour inclure les personnes qui ont des sentiments romantiques pour des personnes des deux sexes. La partie « sexe » de « bisexuel » n’est plus nécessaire. Cela abaisse la barre pour les personnes qui s’identifient elles-mêmes comme faisant partie de la communauté.

Bref, se dire « non-binaire » est un moyen facile de gagner un titre de noblesse chez les progressistes. Or, le problème, c’est que cela ne suffit pas à renverser la notion. Un homme qui s’habille en femme n’annule ni la virilité, ni la féminité, car leur base est biologique.

Les pronoms de troisième genre et la communauté transgenre

Environ 1/3 à ¼ de la génération « Z » connaît quelqu’un qui utilise un pronom autre que « il/elle ». On en est à présent à faire des présentations en mode « je suis Vincent lui/il ». De façon hilarante, cela crée une querelle entre les non-binaires et les trans, car le principe d’être trans c’est que son « genre de destination » soit évident, pas qu’on lui demande si je dois l’appeler « monsieur » ou « madame ». Ceux qui se sont fait mutiler par une « opération de changement de sexe » en particulier, ne sont vraiment pas fans. Elle passe plusieurs pages dessus, avec un souci de plaire aux deux camps, ce qui est un des indices qui me la font classer parmi les auteurs pro-LGBT (en plus des revendications directes). De même elle se désole que les « non-binaires » viennent « piller » les communautés gays et lesbiennes: plutôt que de se définir comme lesbienne « camionneuse » ou un gay « drag », il est aujourd’hui plus noble de se dire « non-binaire ». Autre chose qui l’inquiète: ce discours à base de « gender fluid » ruine complètement la trope « born this way »/ »je suis né comme ça » qui ont permis aux gays d’obtenir le mariage homosexuel.

Selon Soh, on peut admettre la binarité de genre sans que leur expression ne soit binaire. Elle est ok avec les travestis en gros.

Sur le fait que Debrah Soh est un pro-LGBT dépassée par les mutations de son propre milieu:

Lorsque j’étais plus jeune, je me souviens avoir débattu avec la génération précédente au sujet des droits des homosexuels, affirmant catégoriquement que mes amis méritaient les mêmes droits que les autres et qu’il n’y avait rien de mal à être homosexuel. Aujourd’hui, je me trouve de l’autre côté du débat progressiste et je me demande parfois si je n’ai pas tort.

Les cultures du troisième genre

Au final, les non-binaires ne font guère que confirmer qu’il n’y a que deux genres: homme et femme. Dans d’autres cultures [îles Samoa, Mexique etc] des « troisième genre » sont travestis sans pourtant que les catégories d’hommes et de femme et que la définition des sexes soit changées. Le genre est déterminé notamment par l’exposition aux hormones sexuelles et s’il existe des conditions où il y a une mauvaise exposition engendrant des profils « hybrides », ils confirment implicitement la binarité des genres et non l’intégrité d’un troisième.

La discussion que nous n’avons pas

En écoutant des quantités de témoignages de « non-binaires » Debrah Soh a remarqué que très souvent, ils inventent leur propre genre parce qu’ils détestent leur genre de départ (souvent des femmes). Ainsi, des femmes n’aiment pas les vêtement féminins donc elles sont d’un troisième genre. Ou bien alors elles sont mal à l’aise et n’aiment pas leur période de règles, donc etc. Au lieu de se dire qu’il faut apprendre à supporter les mauvais côtés de la féminité, les activistes non-binaires prêchent qu’il faut couper les deux seins. Il y a aussi le cas des trans qui regrettent leur transition et donc se stabilisent sur un « troisième genre » plutôt que de revenir à leur virilité. « La discussion que nous n’avons pas » fait référence à ces malaises.

Bref, faire un troisième genre n’est pas utile et même plutôt malsain pour quelqu’un qui pense que l’ordre moral des années 2000 n’est pas si mal.

Partie 2: La Frontière

Mythe n°4: Orientation sexuelle et identité de genre ne sont pas liés

Revendication la plus franche de son côté pro-LGB

Nulle part ailleurs je ne me sens plus à l’aise que dans un club gay. Certains de mes meilleurs souvenirs de jeunesse sont des nuits chaotiques passées avec mes amis, à chanter des hymnes pop sur des pistes de danse bondées, à déclencher de petites bagarres avec leurs ex et à maintenir en place d’innombrables tenues à l’aide de ruban adhésif double-face. La communauté gay a toujours soutenu les femmes fortes, et le fait d’avoir passé mes années de formation entourée d’hommes gays a fait de moi la femme que je suis aujourd’hui. C’est grâce à eux que j’ai appris que je pouvais être indépendante et franche, tout en portant des talons de 15 cm. Contrairement à mes amis hétérosexuels, qui disparaissaient sans cérémonie dès qu’ils avaient une petite amie, mes amis gays me soutenaient, quoi qu’il arrive. Ils me donnaient des conseils francs sur le sexe, l’amour et la recherche de ce que je voulais dans la vie. L’immersion dans la culture gay m’a beaucoup appris sur la façon de penser différemment le genre et de subvertir les normes attendues. À une époque où il était socialement inacceptable pour une femme de s’affirmer et de défendre ses convictions, la communauté gay acceptait et embrassait celles d’entre nous qui étaient différentes. À l’époque, j’étais la seule femme hétérosexuelle dans une mer d’hommes gays dansant torse nu. Lorsque mes amis et moi avons grandi et que nos soirées ont diminué, je me suis promis de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour protéger la communauté. Le premier article d’opinion que j’ai écrit, sur la transition de genre chez les enfants, était motivé par cette promesse.

Le sujet abordé dans le chapitre concerne la détermination de l’orientation sexuelle: est ce que l’on est « né ainsi », ou bien est-ce un choix libre? Déterminé ou délibéré? Historiquement, c’est l’argument déterministe qui a permis d’obtenir le mariage homosexuel, mais le postmodernisme transforme l’homosexualité en quelque chose de délibéré.

Définition de l’orientation sexuelle:

L’orientation sexuelle désigne l’attirance sexuelle pour les femmes, les hommes ou les deux sexes.

La neuroscience des gays

Quant à ce que dit la science, l’orientation sexuelle est innée et immuable. Aujourd’hui encore, certaines personnes croient que l’homosexualité est un choix, mais dans mon enfance, tous mes amis soutenaient que c’était inné. Ils étaient sexuellement attirés par les hommes depuis toujours et ne comprenaient pas pourquoi quelqu’un choisissait d’être membre d’un groupe persécuté.

Exemple d’un facteur biologique créant une orientation sexuelle gay: il a remarqué que 15 à 30% des gays l’étaient à cause d’une réaction immunitaire de leur mère à leur chromosome Y et qu’ils étaient le deuxième fils. Cette réaction immunitaire « masculinisait » différemment le cerveau du cadet, qui avait plus de chances d’être gay. [Blanchard, R. (2004). Quantitative and theoretical analyses of the relation between older brothers and homosexuality in men. Journal of Theoretical Biology, 230, 173–187.]

Autre facteur: LeVay a découvert qu’une partie de l’hypothalamus (un organe gérant les comportements les plus instinctifs, dont la sexualité) était plus conforme à une taille « féminine » que « masculine » chez les hommes homosexuels, et donc qu’il y avait une détermination biologique à l’homosexualité. [LeVay, S. (1991). A difference in hypothalamic structure between heterosexual and homosexual men. Science, 253, 1034–1037.]

Paradoxalement, une des plus anciennes objections à ce genre de recherche (rapportée par ledit LeVay), c’est que les méchants conservateurs pourraient s’en servir pour avorter spécifiquement les bébés gays… Conservateurs qui sont contre l’avortement… Plus proche du sujet, Soh ne pense pas qu’on devrait sacrifier la fondation biologique de l’orientation sexuelle pour défendre les droits des LGBT: il n’y en a pas besoin.

Non conformité du genre chez l’enfant

Un des meilleurs « marqueurs » d’homosexualité à l’âge adulte est la non-conformité de genre chez l’enfant. Si le garçon aime se travestir, il a de fortes chances d’être un homme gay lorsqu’il sera adulte, en gros (75%).

Une exposition plus importante à la testostérone prénatale est associée à des intérêts et des comportements typiquement masculins et à une attirance sexuelle pour les femmes, que l’individu soit de sexe masculin ou féminin. Les garçons, par exemple, sont généralement exposés à des niveaux plus élevés de testostérone dans l’utérus et ont tendance à s’intéresser aux jouets mécaniques, comme les camions, et à être sexuellement attirés par les femmes lorsqu’ils atteignent la puberté. Un garçon exposé à des niveaux plus faibles de testostérone est plus susceptible d’être de type féminin à sa naissance, et de se tourner vers des jouets et des activités que les filles préfèrent, comme les poupées et les jeux de maison, puisque les filles sont aussi généralement exposées à des niveaux plus faibles de testostérone. À l’âge adulte, il sera également attiré sexuellement par les hommes.

Neuroscience des transgenres

Le cerveau de « dysphoriques du genre » ressemble à celui des homosexuels, mais cela pourrait tout aussi bien être une « homosexualité mal diagnostiquée ». D’autres études montrent qu’ils ont un cerveau avec des caractéristiques de leur « genre de destination ».

Elle aborde ensuite la pertinence des transitions de genre: ce sont des traitements lourds, douloureux. Ils ne doivent pas être pris pour des raisons idéologiques, surtout quand l’on considère que souvent la dysphorie de genre est associé ou confondu avec une autre maladie psychologique:

En effet, pour certaines personnes souffrant de dysphorie de genre, les problèmes liés à leur genre seraient plutôt considérés comme un symptôme d’un autre trouble mental. Une étude de l’American Journal of Psychiatry a montré que 61 % des patients présentant une dysphorie de genre souffrent d’un autre trouble psychiatrique. Chez 75 % de ces 61 % de patients, la dysphorie de genre était un symptôme d’une autre maladie mentale, telle qu’un trouble de la personnalité, de l’humeur ou psychotique.

Citation: Campo, J., Nijman, H., Merckelbach, H., & Evers, C. (2003). Psychiatric comorbidity of gender identity disorders: A survey among Dutch psychiatrists. American Journal of Psychiatry, 160, 1332–1336.

Pour autant, elle ne pense pas qu’il faille interdire les transitions de genre, mais seulement s’assurer au cas par cas qu’elles sont utiles, car elles peuvent l’être dans le sens où elles réduisent la souffrance. [Murad, H. M., Elamin, M. B., Garcia, M. Z., Mullan, R. J., Murad, A., Erwin, P. J., & Montori, V. M. (2010). Hormonal therapy and sex reassignment: A systematic review and meta-analysis of quality of life and psychosocial outcomes. Clinical Endocrinology, 72, 214–231.]

Autogynephilie

Une catégorie particulière de travestis, qui sont attirés par eux-même en version « sexe opposé »

Mythe n°5: Les enfants avec une dysphorie de genre doivent faire une transition

La question des transitions de genre (avec bloqueurs de puberté) chez l’enfant, que Debrah Soh ne soutient pas, ne serait ce que parce que les « filles trans » se révèlent souvent être des hommes gays à l’âge adulte.

Le « mythe » de la désistance

La désistance désigne la rémission de la dysphorie de genre à l’âge adulte, et c’est ce qui arrive à 60-90% des enfants dysphoriques du genre: ces enfants se sentent à l’aise avec leur sexe de naissance (ce qui ne dit rien sur leur orientation sexuelle). Elle s’appuie sur onze études:

  • Davenport, C. W. (1986). A follow-up study of 10 feminine boys. Archives of Sexual Behavior, 15, 511– 517.
  • Drummond, K. D., Bradley, S. J., Badali-Peterson, M., & Zucker, K. J. (2008). A follow-up study of girls with gender identity disorder. Developmental Psychology, 44, 34–45.
  • Green, R. (1987). The “sissy boy syndrome” and the development of homosexuality. New Haven, CT: Yale University Press.
  • Kosky, R. J. (1987). Gender-disordered children: Does inpatient treatment help? Medical Journal of Australia, 146, 565–569.
  • Lebovitz, P. S. (1972). Feminine behavior in boys: Aspects of its outcome. American Journal of Psychiatry, 128, 1283–1289.
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Il y a aussi le problème du manque de maturité de n’importe quel enfant face à une décision aussi radicale et définitive. Et pourtant, il suffit de trois rendez vous, voire moins pour avoir des bloqueurs de puberté. A ces études sur le désistement la réponse est généralement « ouiiiii mais ce n’étaient pas des vrais transgenres » et toutes les raisons possibles pour faire une erreur du type « no true scotsman ».

Pions politique

Il y a une distinction entre « transgenre » et « dysphorique du genre »!

Le terme « transgenre » est une étiquette identitaire et politique indiquant qu’une personne s’identifie au sexe opposé. Les enfants, et en particulier les enfants prépubères, ne possèdent pas la maturité émotionnelle nécessaire pour s’identifier de cette manière.
La dysphorie de genre, telle que définie par le DSM-5, est un état pathologique qui se manifeste par une détresse face à l’incongruité entre l’identité de genre vécue et le sexe de naissance. Un enfant peut être diagnostiqué avec une dysphorie de genre.
Bien que les deux termes soient parfois utilisés de manière interchangeable, une distinction a récemment été établie, mais pas pour les raisons auxquelles on pourrait s’attendre. Les professionnels de la santé mentale insistent désormais sur cette distinction afin qu’une personne puisse s’identifier comme transgenre sans souffrir de dysphorie de genre.

Et pour cause: les énormes pressions médiatiques et politiques poussent à accélérer toujours plus les transitions, et interdire d’appuyer sur un quelconque frein.

Le champ de bataille médical

Trois stratégies médicales: (1) transition immédiate, la plus médiatisée ; (2) On surveille et attend de voir s’il faut vraiment une transition ; (3) Approche thérapeutique qui cherche à « réparer » la dysphorie, la plus scientifique et la moins opposée politiquement. D’après Soh, ces « thérapies de conversion »-là ne sont pas aussi condamnable que celles pour les homosexuels, parce que l’identité de genre est plus flexible chez les enfants que l’orientation sexuelle.

Cette approche de « conversion » a déjà eu des confirmations scientifiques [Churcher Clarke, A., & Spiliadis, A. (2019). “Taking the lid off the box”: The value of extended clinical assessment for adolescents presenting with gender
identity difficulties. Clinical Child Psychology and Psychiatry, 24, 338–352.] alors que la première méthode du « vite mon bloqueur » n’en a pas. [transgender patients: RCGP position statement. (2019). Retrieved from: https://www.rcgp.org.uk/media/Files/Policy/A-Zpolicy/2019/RCGP-transgender-care-position-statementjune-
2019.ashx?la=en.]

Les bloqueurs de puberté n’ont pas encore de reculs, on ne sait pas bien ce qu’ils font en réalité. Ils empêchent la « désistence » qui arrive dans les 60-90% des cas d’arriver. Le taux de suicide des trans ayant fait leur transition est interprétable par les deux camps:

L’étude suédoise de 2011 mentionnée au chapitre 4 a montré que le nombre de décès par suicide était vingt fois plus élevé chez les personnes transgenres ayant subi une transition médicale et chirurgicale à l’âge adulte que chez les personnes non transgenres. Certains ont interprété ces résultats comme la preuve que le fait d’être obligé de passer par la puberté conduit les personnes transgenres à avoir de moins bons résultats, mais il est impossible de savoir ce qu’il en est.

De même, la prise d’hormone sexuelle n’est pas anodine ni sans risques.

Une fille heureuse ou un fils mort?

Contre ces risques, les médecins mutilateurs disent souvent: « préférez vous avoir une petite fille heureuse ou un petit garçon suicidé? » Description des tactiques d’intimidation des pro-transition.

Dysphorie de genre à déclenchement rapide

On a observé cette dernière décennie un phénomène bizarre qui secoue le narratif trans: des adolescentes (et spécifiquement des jeunes filles) qui vers la fin d’adolescence veulent soudainement changer de sexe.

En août 2018, tout a basculé lorsque Lisa Littman, médecin et professeure adjointe à l’université Brown, a publié la première étude sur la dysphorie de genre à apparition rapide, dans laquelle 256 parents ont répondu à un questionnaire de quatre-vingt-dix questions. Ses conclusions suggèrent que pour certaines de ces filles, le fait d’être transgenre est une forme de contagion sociale.
Plus de 25 % des enfants s’étaient révélés homosexuels et plus d’un tiers s’étaient révélés bisexuels avant de s’identifier comme transsexuels. Environ 60 % des enfants souffraient d’au moins un trouble mental, comme l’anxiété ou l’autisme, et beaucoup d’autres avaient des antécédents d’automutilation ou de traumatisme. D’après les conversations que j’ai eues avec ces parents, de nombreuses filles ont également été diagnostiquées comme souffrant d’un trouble de la personnalité limite. Plus important encore, comme l’indique l’étude de Littman, aucune ne répondait aux critères diagnostiques de dysphorie de genre dans l’enfance, tels que définis par les dernières lignes directrices du DSM. En ce qui concerne le facteur de contagion sociale, il existe un lien entre le fait de se révéler soudainement transgenre et le fait d’avoir un ami (ou plusieurs amis) qui s’identifie également comme transgenre. Pour environ 40 % de ces adolescents, plus de la moitié de leur groupe d’amis s’était également révélé transgenre. Cela représente plus de soixante-dix fois la prévalence des adultes transgenres dans la population générale. Le désir de transition émerge généralement après qu’une personne a passé beaucoup de temps à faire des recherches sur la dysphorie de genre en ligne ou à regarder des vidéos de transition sur les médias sociaux, où les bloqueurs de puberté et les hormones du sexe opposé sont présentés de manière glamour. Certains des forums Internet consultés par les enfants fournissaient même des instructions sur la manière d’obtenir l’autorisation de suivre une thérapie hormonale. L’attention et la validation qu’ils ont reçues en se déclarant transgenres se sont également révélées très puissantes. L’étude a montré certains des avantages sociaux potentiels du coming out transgenre, notamment une plus grande popularité parmi les pairs alors qu’ils étaient auparavant ostracisés, et une plus grande protection des enseignants contre les brimades, car les enseignants étaient plus préoccupés par les brimades contre les transgenres que par les brimades visant les élèves homosexuels.

Outre l’aspect de contagion sociale, il y a aussi le fait que certains traumatismes entraînent un rejet de la sexualisation, une jeune fille abusée peut rejeter la féminité elle-même par exemple.

Le rôle de l’homophobie

Autre cause perverse: il est plus acceptable d’avoir une fille trans qu’un garçon effeminé et homosexuel. C’en est au point où l’on réécrit l’histoire de la cause LGBT: Marsha P. Johnson est passé de « gay et drag queen » à « femme trans de couleur ». De même pour les femmes lesbiennes, il est plus facile d’assumer d’être un homme trans qu’une femme lesbienne.

Détransitionneurs et regrets de transition

Les détransitionneurs sont ceux qui ont commencé une transition vers l’autre genre, puis y ont renoncé pour revenir à leur genre d’origine. Cela peut arriver pour une simple transition sociale (sans modification corporelles), après avoir pris des hormones, ou même après avoir fait une opération. Vu que les dysphoriques à déclenchement rapide sont souvent des filles, les détransitions sont souvent le fait de femmes.

On n’a pas de chiffres solides encore, surtout de chiffres tenant compte de la contagion sociale. Les transitions ne sont pas vraiment réversibles, contrairement à ce que l’on peut faire croire:

La testostérone modifie à jamais la voix d’une femme et lui donne une pilosité faciale permanente, même après qu’elle a cessé de la prendre. Les personnes ayant subi une double mastectomie ou une phalloplastie (ou, dans le cas d’une personne née de sexe masculin, une augmentation mammaire et une vaginoplastie) peuvent choisir de poursuivre la chirurgie d’inversion par la reconstruction de leurs seins (ou de leur poitrine) et de leurs organes génitaux. Dans une étude publiée en 2018 dans Plastic and Reconstructive Surgery, 46 chirurgiens de deux conférences sur la santé des transgenres ont déclaré que, sur les quelque 22 725 patients transgenres qu’ils avaient traités chirurgicalement, 62 l’avaient été pour regretter leur transition. Cela correspond à un taux de détransition d’environ 0,3 % ; toutefois, ces chiffres ont été recueillis en 2016 et 2017. Nous n’avons pas encore vu les retombées de l’augmentation du nombre d’orientations résultant du ROGD.

Même si techniquement il existe des opérations de « restauration de sexe », généralement passer sur la table d’opération est la dernière chose que peut désirer un détransitionneur. Ils sont dans l’angle mort des médecins. Très souvent, ce ne sont pas des conservateurs, même après leurs regrets.

Dans les conversations que j’ai eues avec des personnes en détransition, il y a un point commun entre leurs histoires. Nombre d’entre eux ont été victimes d’une discrimination sexuelle très tôt dans leur vie, en raison de leur apparence masculine. Avant la transition, certains ont été harcelés dans des espaces réservés aux femmes par des femmes qui pensaient qu’elles étaient des hommes, et ils ont donc supposé que la transition vers le sexe masculin leur rendrait la vie plus facile. Le processus de détransition commence généralement par la prise de conscience que la personne n’était pas plus heureuse après la transition. Dans de nombreux cas, elle était en fait moins fonctionnelle qu’avant parce que ses problèmes sous-jacents n’avaient jamais été abordés, qu’il s’agisse d’un malaise lié à l’homosexualité, d’une aversion pour le rôle des femmes dans la société ou, comme nous l’avons vu plus haut, d’une psychopathologie comorbide ou d’antécédents d’abus sexuels.

Ils sont les dégâts causés par les pressions politiques des activistes.

Plus j’en apprends sur les détransitionneurs, plus j’ai le cœur brisé. Il ne fait aucun doute dans mon esprit que les 2 % de personnes qui regrettent leur transition vont se multiplier dans les années à venir. Lorsque la société regardera cela avec horreur, nous aurons essayé de vous prévenir.

Mythe n°6: Il n’y a aucune différence entre les femmes trans et les femmes de naissances

A interpréter dans l’autre sens pour avoir la thèse. Elle va discuter de la base naturelle de la féminité et parler de la querelle entre trans et TERF [Trans Excluding Radical Feminists, Féministes osant affirmer que la féminité est naturelle et non acquise ou acquérable]. La question est devenue très piquante à partir du moment où l’on a accordé aux trans le droit d’aller dans les toilettes des femmes aux Etats-Unis. Debrah Soh essaie de tenir une ligne médiane entre l’autorisation totale et l’interdiction totale. Bon courage.

Féminité

Curieusement, la querelle ne se joue pas sur la nature sociale ou biologique de la féminité: on trouve des partisans de la construction sociale chez les « TERF » et des pro-biologie chez les trans. Elle se joue sur la reconnaissance de chaque communauté: droit à la sécurité relative de toilettes réservées aux femmes « de naissance » ; langage plus « inclusif » pour définir la féminité sans les attributs féminins, qui paraît supprimer toute féminité (« les femmes ont des pénis » « personnes donnant naissance »). En somme, les « féministes radicales » protestent contre le grand remplacement fait par les trans.

Les préférences sexuelles sont-elles transphobiques

Là où l’on passe du gênant au répugnant, c’est lorsqu’une « lesbienne » [femme trans, homme se faisant passer pour une femme] avec un pénis entend avoir des relations avec des lesbiennes « de naissance ». Curieusement, elles ne sont pas fan [c’est même la définition d’une lesbienne] et se font alors insulter de « fétichiste du vagin » et autres gros mots. D’où des réaction comme « Get the L out » et « LGB alliance ». Soh se contente d’en appeler à la bonne volonté individuelle.

Toilettes, prisons et abris

Concernant les toilettes unisexe:

En réalité, les espaces non mixtes sont plus dangereux pour les femmes et les jeunes filles, car ils permettent aux délinquants sexuels d’avoir accès aux victimes. Des statistiques récentes montrent que près de 90 % des plaintes pour agression sexuelle, voyeurisme et harcèlement dans les piscines du Royaume-Uni sont déposées dans des vestiaires unisexes (le mot « unisexe » est également devenu interdit parce qu’il fait référence au sexe au lieu de soutenir le genre en tant qu’entité distincte). Il y a également eu de nombreux cas de prédateurs sexuels profitant des toilettes et des vestiaires non mixtes pour espionner, enregistrer et s’exhiber devant des filles et des femmes qui ne se doutent de rien

Ce n’est même pas très aidant pour les trans, pour les malaises que cela leur crée (à eux). Pour les prisons, on a eu des histoires de « femme trans » en prison qui ont agressé sexuellement 4 co-détenues. Sur ce point, elle propose plutôt de faire des prisons spéciales pour trans. Variante: une femme SDF qui a renoncé à une place dans un abri pour ne pas partager sa chambre avec une « femme trans ». Idem, appel à la bonne volonté individuelle sans rien de bien précis de la part de Debrah Soh.

Sports

Autre arène où la cohabitation ne fonctionne pas: les compétitions sportives, où les transfemmes remportent facilement les compétitions féminines, et pour cause: leurs muscles sont ceux d’un homme. Même la suppression de la testostérone ne supprime pas le capital musculaire acquis. Il est à noter aussi que les femmes exceptionnellement fortes sont généralement « seulement dans la moyenne » des hommes et que n’importe quel athlète masculin, même de faible niveau, les bat facilement. Debrah Soh mention l’homme 203e meilleur joueur de tennis mondial qui a vaincu facilement la 1ere joueuse de tennis Serena Williams. En dehors du livre, on peut citer aussi une équipe de foot de garçons lycéens d’un lycée ordinaire battre 8-0 les championnes du monde de footbal féminin aux Etats Unis.

Debrah Soh insiste sur la réalité des différences physique entre femmes trans et femmes réelles, mais ne fait rien d’autre qu’en appeler à la bonne volonté et à respecter la ScIeNcE.

Partie 3: Le futur

Mythe n°7: Les femmes doivent se comporter comme les hommes dans les domaines de la séduction.

Un petit peu hors sujet: les avis de la sexologue sur les relations homme-femme, selon l’état de l’art scientifique.

Le déni de l’évolution

Elle se base sur la psychologie évolutionniste qu’elle défend contre les attaques féministes. Pour ma part, je la trouve intéressante dans ses conclusions parce qu’elle réintroduit l’idée d’une forme de loi naturelle, mais détestable dans ses raisonnements.

Qu’est ce qui fait un partenaire attirant?

Elle réintroduit par ce moyen des évidences combattues par les féministes: les femmes ont tendance à chercher des hommes de plus haut statut ; les hommes recherchent les femmes les plus belles. L’idée est surtout de dire que ce n’est pas la faute du patriarcat si les femmes ont recours à des produits de beauté, mais plutôt des instincts de reproductions naturels.

Un monde sans hommes

De même, elle rappelle l’évidence que les femmes sont tout à fait capable de coups bas entre elle et de méchancetés ravageuses qui n’ont pas besoin d’hommes pour exister. Sur la galanterie:

Une étude publiée dans le Personality and Social Psychology Bulletin a montré que les femmes préfèrent les hommes qui font preuve de sexisme bienveillant à ceux qui n’en font pas preuve, même si elles trouvent ces comportements humiliants et condescendants.

Citation: Gul, P., & Kupfer, T. R. (2018). Benevolent sexism and mate preferences: Why do women prefer benevolent men despite recognizing that they can be undermining?

Le sexe sans engagement et la séduction

Tout d’abord, la fornication est objectivement dégradante pour les deux sexes:

L’un des plus grands mythes perpétués au sujet de la sexualité féminine est que les femmes apprécient les relations sexuelles occasionnelles autant que les hommes. Les jeunes femmes sont encouragées à avoir des relations sexuelles parce que c’est ce que les femmes émancipées sont censées faire. Celles qui s’abstiennent sont considérées comme des victimes malheureuses d’une culture où règnent la honte des traînées et les normes répressives en matière de genre. Si l’on considère tout ce que l’on sait de la psychologie évolutionniste, cela n’a pas beaucoup de sens. Malgré les incitations incessantes du féminisme pour que les femmes s’adonnent à des relations sexuelles sans engagement, les hommes déclarent systématiquement qu’ils apprécient davantage ces relations, tandis que les femmes ont des réactions plus négatives. Après avoir eu des relations sexuelles occasionnelles, les femmes sont plus susceptibles de se déclarer déprimées, de regretter et de se sentir « utilisées ». À l’inverse, les hommes déclarent avoir l’impression d’avoir utilisé leurs partenaires féminines.

Citation: Campbell, A. (2008). The morning after the night before: Affective reactions to one-night stands among
mated and unmated women and men. Human Nature, 19, 157–173.

La position (irritante) de Soh à cet égard est que c’est ok tant que ce qui est bon pour le jars est aussi bon pour l’oie: son principal souci est que l’on fasse davantage honte aux femmes qu’aux hommes pour ce comportement. Bref, il ne devrait pas être vu comme une aberration qu’une femme n’aime pas la fornication, mais souhaite une relation régulée.

Autre différence naturelle: l’appétit sexuel de l’homme est assez direct (stimulation psychologique = résultat physiologique) alors que l’appétit de la femme est beaucoup plus variable et dépendant du contexte, ne serait-ce que par rapport à son cycle menstruel.

L’idée que l’homme soit le seul en devoir d’initier la cour est aussi conforme à nos instincts naturels: il prouve ainsi qu’il est sincèrement intéressé, ce qui peut faire la différence au jour où madame est enceinte. Elle encourage donc à ce que chaque sexe joue sa partition ordinaire dans la cour: que madame laisse monsieur initier le contact et que monsieur se montre galant. Bref, que ces dames n’aillent pas courtiser un homme féministe.

Donc, mesdames, si vous êtes à la recherche d’une personne saine d’esprit, vous devriez espérer qu’un homme n’est pas d’accord avec le féminisme d’extrême gauche. gauche. Parce qu’à long terme, cela devient très vite obsolète. Les gens ne peuvent pas cacher éternellement qui ils sont ou ce qu’ils pensent vraiment.

Le contre-argument

Défendre la galanterie n’est pas soutenir le patriarcat, mais simplement reconnaître notre nature humaine, d’après Soh.

Mythe n°8: L’éducation à genre neutre fonctionne

Certains parents refusent de « contraindre » leurs enfants à avoir un genre et évitent de donner de jouets correspondants à leurs intérêts. Ils donnent des petites voitures à leurs filles et des poupées à leurs garçons, espérant ainsi qu’ils ne seront pas obligés de devenirs virils/féminines. Ô la grande angoisse quand un père « neutraliste » découvre sa fille donner le biberon à ses camions de pompier. Aussi drôle que cela puisse être, c’est quelque chose qui est pris mortellement au sérieux par les progressistes, avec un vrai zèle religieux.

Le genre est-il mauvais?

Comme dit plus tôt: le genre est naturel, et son expression n’est donc pas issu d’une contrainte sociale. Par conséquent cette éducation à genre neutre est contre-naturelle et dommageable.

L’idée que la masculinité et la féminité s’apprennent fait partie de ces mythes qui ne veulent pas disparaître. Le genre n’est pas imposé aux enfants par le biais des messages parentaux, des enseignants, de la culture ou des médias. Même si les enfants absorbent les stéréotypes de genre, cela ne se traduira pas nécessairement par un bagage autolimitant qu’ils porteront avec eux toute leur vie

Elle insiste aussi beaucoup sur le double standard: tout comportement qui dévie de la norme genrée est la preuve d’une réalité biologique et naturelle, alors que tout comportement qui confirme cette norme naturelle est une construction sociale qui doit être ignoré voire combattu.

L’influence de la biologie

Pour rappel, le genre est biologiquement déterminé par l’exposition aux hormones sexuelles. Les comportements genrés qui émergent se font sentir dès que l’enfant en est capable, et avant toute socialisation importante.

Le cerveau masculin extrême tend à être corrélé à une plus grande efficacité dans la systématisation et, dans certains cas, à un diagnostic sur le spectre de l’autisme. Les cerveaux exposés à des niveaux plus faibles de testostérone, à l’inverse, sont plus efficaces en matière d’empathie. […] Les filles montrent une préférence pour les activités et les occupations socialement engageantes. Cette différence entre les enfants en ce qui concerne les préférences pour les personnes par rapport aux choses est détectable dès les deux premiers jours de vie. Les bébés filles préfèrent regarder le visage des personnes qui s’occupent d’elles et les bébés garçons préfèrent regarder des mobiles mécaniques. Les bébés âgés de neuf mois ont montré des différences entre les sexes dans les jouets qu’ils choisissent. Là encore, les filles préféraient jouer avec des poupées et les garçons avec des camions et des voitures. Et ce, avant même qu’ils ne soient capables de reconnaître le concept de genre, ce qui se produit généralement entre dix-huit mois et deux ans. Le déni de la biologie est cependant si fort que je ne serai pas surprise de voir les critiques affirmer que les stéréotypes de genre sont appris avant la naissance.

Il y a un cas (tragique) où cet suprématie de la biologie sur l’éducation est établie:

A very well-known case study illustrating this pertains to a Canadian man named David Reimer. A physician named John Money surgically reassigned Reimer as female after he lost his penis at a young age in a botched circumcision. Money believed that Reimer could be successfully socialized and raised to live his life as a girl. Upon reaching adolescence, however, Reimer felt something was amiss, and returned to living as a male. At the age of thirty-eight, he tragically took his own life due to these early childhood experiences and a number of difficult life circumstances he was weathering at the time. Reimer’s case demonstrated that gender is innate; whether we feel female or male is not learned.

Idem dans une étude sur des cas similaires:

Une étude publiée dans le New England Journal of Medicine a suivi seize garçons qui ont été réassignés en tant que filles en raison d’une condition appelée exstrophie cloacale, qui a provoqué l’exposition de certains de leurs organes abdominaux inférieurs à la naissance, ainsi que des malformations du pénis. À l’âge adulte, huit de ces enfants ont recommencé à s’identifier comme des garçons et cinq seulement ont continué à s’identifier comme des filles (parmi les enfants restants, deux n’étaient pas sûrs du sexe auquel ils s’identifiaient et un préférait ne pas divulguer cette information).

Citation: Reiner, W. G., & Gearhart, J. P. (2004). Discordant sexual identity in some genetic males with cloacal exstrophy assigned to female sex at birth. New England Journal of Medicine, 350, 333–341.

Ce que les parents peuvent faire

Elle défend ensuite une approche éthique à base de laissez-faire, avec laquelle je ne perdrais pas de temps. Je suis pour une éducation genrée sans peur et sans reproche, sans crispation inutile non plus. Comme elle l’a dit: il ne suffit pas de mettre une poupée dans les mains d’un garçon pour qu’il devienne trans ou homosexuel. Et lui interdire net toute activité « féminine » n’empêchera pas la déformation sous-jacente.

Mythe n°9: Sexologie et justice sociale vont bien ensemble

Un chapitre entièrement consacré à la querelle entre libéraux « classiques » (= des années 90/2000) et libéraux postmodernes. Les premiers sont scientistes et laïcistes, les deuxièmes sont … ben postmodernes. Debrah Soh défend sa couenne, et surtout sa liberté d’expression comme peut le faire Lindsay de son côté. Mais encore une fois, elle préfèrera se faire dévorer par un trans que sauver par un chrétien. Je ne donnerai donc pas de notes sur ce chapitre.

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