Exposition de la foi – Athanase

On pense que c’est une confession de foi publiée par Athanase au moment de son accession à l’épiscopat, en 328.

§1 Confession de foi trinitaire, surtout consacrée à donner des détails sur sa vision de Jésus:

Et en un seul Verbe unique, Sagesse, Fils, engendré du Père sans commencement et éternellement ; parole non prononcée ni mentale, ni une effluence du Parfait, ni une division de l’Essence impassible, ni une émission ; mais Fils absolument parfait, vivant et puissant (Héb. iv. 12), la vraie Image du Père, égale en honneur et en gloire. Car telle est, dit-il,  » la volonté du Père, que, comme ils honorent le Père, ils honorent aussi le Fils  » (Jn. v. 23) : vrai Dieu du vrai Dieu, comme le dit Jean dans ses Epîtres générales :  » Et nous sommes en Celui qui est vrai, en Son Fils Jésus-Christ : c’est là le vrai Dieu et la vie éternelle  » (1 Jn. v. 20) : Tout-Puissant de la Toute-Puissance. Car tout ce que le Père gouverne et fait mouvoir, le Fils le gouverne et le fait mouvoir de la même façon : entièrement à partir du Tout, étant semblable au Père, comme le dit le Seigneur : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn. xiv. 9). Mais il a été engendré de façon ineffable et incompréhensible, car  » qui dira sa génération ?  » (Is. liii. 8), c’est-à-dire que personne ne peut  » dire ce qu’il est « . Qui, lorsqu’à la consommation des siècles (Héb. ix. 26), Il est descendu du sein du Père, a pris de la Vierge Marie sans tache notre humanité (ἄνθρωπον), le Christ Jésus, qu’Il a livré de Sa propre volonté afin qu’il souffre pour nous, comme le dit le Seigneur :  » Personne ne m’ôte la vie. J’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre » (Jn. x. 18). C’est dans cette humanité qu’il a été crucifié et qu’il est mort pour nous, qu’il est ressuscité d’entre les morts et qu’il a été enlevé dans les cieux, après avoir été créé comme le commencement des voies pour nous (Prov. viii. 22), alors que sur terre il nous montrait la lumière sortant des ténèbres, le salut de l’erreur, la vie d’entre les morts, l’entrée dans le paradis d’où Adam avait été chassé et où il était de nouveau entré grâce au larron, comme l’a dit le Seigneur : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc xxiii. 43), dans lequel Paul aussi est entré une fois. [Il nous a aussi montré un chemin vers les cieux, où est entrée, comme précurseur, l’humanité du Seigneur, dans laquelle il jugera les vivants et les morts.

§2 Il rejette:

  • Le sabellianisme, parce qu’il détruit l’essence du Fils.
  • Le trithéisme, en utilisant l’analogie des deux bras de fleuves qui se scindent: même eau, deux noms différents pour chaque fleuve ; ou bien la différence entre le puits et le ruisseau qui en sort. En effet, de même que le puits n’est pas une rivière et que la rivière n’est pas un puits, mais que tous deux sont une seule et même eau qui est acheminée par un canal du puits à la rivière, de même la divinité du Père passe dans le Fils sans flux et sans division. Soutenu par Jean 16.28 ; Proverbes 8.30 ; Jean 14.9 ; Colossiens 1.16.

§3 Sur l’expression « premier-né de la création »:

Paul l’appelle aussi, à un autre endroit,  » premier-né de toute la création  » (Col. i. 15). Mais en l’appelant Premier-né, il montre qu’il n’est pas une créature, mais un rejeton du Père. En effet, il serait incompatible avec sa divinité de l’appeler créature. En effet, toutes choses ont été créées par le Père à travers le Fils, mais le Fils seul a été engendré éternellement du Père, d’où le fait que Dieu le Verbe est « premier-né de toute la création », immuable à partir de l’immuable.

En revanche, la nature humaine de Jésus est bien créée.

§4 Filioque?

Mais l’Esprit Saint, qui procède du Père, est toujours entre les mains du Père qui l’envoie et du Fils qui le transmet, par le moyen desquels il a rempli toutes choses.

Conclusion:

Le Père, qui tire son existence de lui-même, a engendré le Fils, comme nous l’avons dit, et ne l’a pas créé, comme un fleuve d’un puits, comme une branche d’une racine, et comme l’éclat d’une lumière, choses que la nature sait être indivisibles ; par qui au Père soient la gloire, la puissance et la grandeur avant tous les siècles, et dans tous les siècles des siècles. Amen.

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