Encyclique à l’Egypte et la Lybie

Ecrite en 356, au tout début de son troisième exil (le plus productif, d’un point de vue littéraire). Le but de cette lettre est d’avertir contre un symbole proposé en remplacement de Nicée (Celui de Sirmium qui permet aux ariens de s’en tirer).

Plan:

  • 1-4: Avertissement général
  • 5: description des tactiques de ses opposants.
  • 6-8: Restez acrochés à Nicée plutôt que ce document nouveau.
  • 9-11 : il ne faut rien de moins qu’une répudiation explicite des ariens.
  • 12: La position arienne originelle
  • 13: Réfutation par l’écriture.
  • 14 Que les ariens fournissent donc une description de la Parole
  • 15-16 … compatible avec leur théologie du Saint Esprit.
  • 17 Explication de Pv 8.22 les ariens nient la vérité comme des païens
  • 18 Accuse les ariens de dissimulation
  • 19 Rappel de mort d’Arius
  • 20-21 Restez fidèles, amis évêques
  • 22: Rejet de la coalition mélitienne
  • 23 Constance mettra un fin à ces troubles.

§4 Cible ceux qui prennent une partie de l’écriture et pas l’autre: marcionnites, manichéens, saducéens, juifs, Paul de Samosate. Intéressant, mais trop gros pour être incluse dans cette note.

§6 Sur le fait que les ariens faisaient un credo tous les deux ans. S’applique assez bien aussi aux libéraux:

C’est ainsi qu’ils troublent et désorganisent tout, et pourtant eux-mêmes ne sont pas satisfaits de ce qu’ils font. En effet, chaque année, comme s’ils allaient rédiger un contrat, ils se réunissent et prétendent faire un exposé de la foi, et ils s’exposent ainsi d’autant plus au ridicule et à l’opprobre que leurs exposés sont rejetés, non par d’autres, mais par eux-mêmes. En effet, s’ils avaient eu quelque confiance dans leurs déclarations précédentes, ils n’auraient pas voulu en rédiger d’autres ; et, laissant ces dernières, ils n’auraient pas non plus rédigé celle dont il est question, qu’ils modifieront sans doute à nouveau, selon leur habitude, après un très court intervalle, et dès qu’ils trouveront un prétexte à leurs complots habituels contre certaines personnes…

§9 Sur l’usage de la rhétorique pour couvrir les mensonges:

C’est pourquoi, même s’ils se rendent idiots, ou s’ils attachent à leurs vêtements des bordures plus larges que celles des pharisiens, s’ils se répandent en longs discours et s’ils s’exercent aux tons de leur voix, ils ne doivent pas être crus ; car ce n’est pas la manière de parler, mais les intentions du cœur et une conversation pieuse qui recommandent le chrétien fidèle.

§11 Sur les acaciens qui masquaient leur arianisme en disant à quel point ils étaient orthodoxes sur tout le reste:

Il s’agit là d’un vol manifeste de la vérité et d’une pratique pleine d’iniquité, et je suis sûr que votre piété s’en apercevra facilement par les exemples suivants. Personne, accusé d’adultère, ne se défend en disant qu’il est innocent d’avoir volé ; et personne, lorsqu’il s’agit de poursuivre une accusation de meurtre, ne permettrait aux accusés de se défendre en disant : « Nous n’avons pas commis de parjure, mais nous avons préservé le dépôt qui nous a été confié ». Ce serait un petit jeu d’enfant, au lieu d’une réfutation de l’accusation et d’une démonstration de la vérité.

§12 Thèse d’Arius, originelle:

Dieu n’a pas toujours été un Père : Le Fils ne l’a pas toujours été : Mais comme toutes choses ont été faites de rien, le Fils de Dieu aussi a été fait de rien ; et comme toutes choses sont des créatures, lui aussi est une créature et une chose faite : Et puisque toutes choses autrefois n’étaient pas, mais ont été faites par la suite, il y eut un temps où le Verbe de Dieu lui-même n’était pas ; et il n’était pas avant d’avoir été engendré, mais il a eu un commencement d’existence : Il a donc pris naissance lorsque Dieu a voulu l’engendrer : Car il est aussi une œuvre parmi le reste de ses œuvres. Et puisqu’il est par nature changeant, et qu’il ne reste bon que parce qu’il le choisit par sa propre volonté, il est capable d’être changé, comme toutes les autres choses, quand il le veut. C’est pourquoi Dieu, sachant d’avance qu’il serait bon, lui a donné par anticipation la gloire qu’il aurait obtenue ensuite par sa vertu ; et il est désormais devenu bon par ses œuvres que Dieu a connues d’avance.

Christ est une autre Parole et une autre Sagesse que celle du Père. Les ariens « première vague » disaient:

Dieu était seul, et le Verbe n’était pas avec lui ; mais lorsqu’il voulut nous produire, il le créa ; et dès qu’il fut créé, il l’appela Verbe, Fils et Sagesse, afin de nous créer par lui. Et comme toutes choses subsistent par la volonté de Dieu et n’existaient pas auparavant, de même il a été fait par la volonté de Dieu et n’existait pas auparavant. En effet, le Verbe n’est pas l’émanation propre et naturelle du Père, mais il est lui-même issu de la grâce ; car Dieu, qui existait, a créé par sa volonté le Fils, qui n’existait pas, et c’est par sa volonté qu’il a créé toutes choses, qu’il les a produites, qu’il les a créées et qu’il a voulu les faire naître.

§13 Sed contra, scripturae dicunt:

  • Il fut un temps où le Fils n’était pas → Jean 1.1
  • Il n’était pas avant d’être engendré → 1 Jean 5.20
  • Jésus est une créature → Romains 1.25 (condamnation du culte des créatures, en opposition au culte à Jésus Christ) + Jean 10.30 ; 14.9 ; Hébreux 1.3
  • Pas de l’essence du Père → Matthieu 17.5
  • Il est une autre sagesse que la sagesse du Père → Psaumes 23.6 ; Jean 1.3
  • Impossible d’expliquer qu’on puisse rendre un culte à Jésus mais pas aux anges.

§16 Ils ne peuvent pas justifier que le Fils soit une autre sagesse ou une autre parole que celle du Père. Cela sort de nulle part.

§17 Objection ariennes:

  • Proverbes 8.22 → Cela ne s’applique qu’à l’incarnation. Début de distinction nette des deux natures.

§19 Sur la mort d’Arius:

La mort, il est vrai, est la fin commune de tous les hommes, et nous ne devons pas insulter le mort, même s’il est un ennemi, car il n’est pas certain que le même événement ne nous arrive pas à nous-mêmes avant le soir. Mais la fin d’Arius n’a pas été ordinaire, et c’est pourquoi elle mérite d’être racontée.

§21 Sur le martyr, qui consiste avant tout en fidélité plus qu’en perdre son sang.

D’autre part, le patriarche Abraham a reçu la couronne, non parce qu’il a souffert la mort, mais parce qu’il a été fidèle à Dieu ; et les autres saints dont parle Paul, Gédéon, Barak, Samson, Jephthé, David et Samuel, et les autres, n’ont pas été rendus parfaits par l’effusion de leur sang, mais c’est par la foi qu’ils ont été justifiés ; et jusqu’à ce jour, ils sont l’objet de notre admiration, comme étant prêts à souffrir même la mort pour la piété envers le Seigneur.

§23 Formule de clôture:

Et que Dieu m’accorde d’hériter avec vous des promesses qui ont été données, non seulement à Paul, mais aussi à tous ceux qui ont aimé l’apparition de notre Seigneur, Sauveur, Dieu et Roi universel, Jésus-Christ, par qui au Père soient la gloire et la domination dans l’Esprit Saint, maintenant et pour toujours, dans les siècles des siècles. Amen

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