Défense contre les ariens

A l’occasion de son premier exil, Athanase a écrit cette apologie pour se défendre contre les accusations qui lui ont valu son premier exil, en citant quantité d’avis judiciaires et épiscopaux qui l’innocentent. Un vrai dossier judiciaire.


Athanase publie les jugements et avis qui l’innocentent:

  • Un concile local (env. 80 personnes) en Egypte.
  • Un concile à Rome (100 personnes)
  • Le concile de Sardique, convoqué par les empereurs (300 personnes)
  • Rétractation d’Ursacius et Valens.

Tous sont d’accord pour l’innocenter.

Chapitre 1: Concile égyptien

Pendant qu’il cite le concile Egyptien (un très long document) il y a un tacle magistral, au sujet des accusations d’avoir brisé un calice liturgique.

En effet, que signifie pour eux cette mention d’une coupe appartenant aux mystères ? D’où vient ce respect religieux de la coupe chez ceux qui soutiennent l’impiété à l’égard du Christ ? D’où vient que la coupe du Christ est connue de ceux qui ne connaissent pas le Christ ? Comment ceux qui prétendent honorer cette coupe peuvent-ils déshonorer le Dieu de la coupe ? Comment ceux qui se lamentent sur cette coupe peuvent-ils chercher à assassiner l’évêque qui célèbre les mystères avec elle ?

Chapitre 2: Lettre de Jules de Rome à Eusèbe de Nicomédie

Salutations: « J’envoie de la santé dans le Seigneur »

Jules à ses frères bien-aimés […] envoie la santé dans le Seigneur.

J’adore Jules

Or, si l’auteur a écrit avec l’ambition d’étaler sa maîtrise de la langue, une telle pratique convient certainement mieux à d’autres sujets : en matière ecclésiastique, ce n’est pas un étalage d’éloquence qui est nécessaire, mais l’observation des canons apostoliques et le souci de ne pas offenser l’un des petits de l’Église. Car, selon la parole de l’Église, il vaudrait mieux pour un homme qu’on lui pende au cou une meule de moulin et qu’on le noie dans la mer, que d’offenser un seul des petits.

Chapitre 3: Concile de Sardique:

Exhortation au magistrat dans la lettre à Alexandrie:

En conséquence, nous avons écrit pour implorer nos très religieux et pieux Empereurs, afin que leur bonté donne des ordres pour la libération de ceux qui souffrent encore de l’affliction et de l’oppression, et ordonnent qu’aucun des magistrats, dont le devoir est de s’occuper uniquement des causes civiles, ne rende de jugement sur le Clergé, ni ne tente dorénavant quoi que ce soit contre les frères, sous prétexte de pourvoir aux besoins des Églises ; mais que chacun puisse vivre, comme il le souhaite et le prie, à l’abri de la persécution, de la violence et de la fraude, et suivre dans le calme et la paix la foi catholique et apostolique.. – §39

Chapitre 4: Décrets impériaux suite au concile de Sardique

Lettres de rappels de l’empereur à Athanase. Lettre de Jules le patriarche de Rome au clergé d’Alexandrie. Lettre de l’empereur au clergé d’Alexandrie, pour leur annoncer le retour d’Athanase. Lettre de Constance au préfet d’Egypte pour suspendre les sanctions contre les nicéens. Lettre du concile de Jérusalem à l’Eglise d’Alexandrie, pour se réjouir du retour d’Athanase. Lettre de rétractation de Ursacius et Valens. Lettre personnelle d’Ursacius et Valens à Athanase, demandant une réponse à cette rétractation.

Chapitre 5: Documents connectés avec les accusations des mélétiens contre St Athanase.

Les mélétiens manoeuvraient depuis Constantin pour s’introduire à la place de Pierre, Alexandre puis Athanase. C’en fut au point où l’empereur Constantin envoya une lettre de menace contre Athanase, lui disant qu’il le déposerait s’il n’admettait pas les mélétiens. Eusèbe de Nicomédie et les mélétiens conspirèrent ensemble pour accuser Athanase d’avoir levé un impôt sur le lin égyptien, ce qui fut vite défait par des membres du clergé alexandrin présents. Constantin doit envoyer une lettre pour calmer tout le monde et rappeler au calme et l’unité.

Frères bien-aimés, je vous salue bien, en invoquant Dieu, qui est le témoin principal de mon intention, et le Fils unique, l’auteur de notre loi, qui est souverain sur la vie de tous les hommes et qui hait les dissensions. Mais que vous dirai-je ? Que je suis en bonne santé ? Non, mais je pourrais jouir d’une meilleure santé et d’une plus grande force si vous étiez animés d’un amour mutuel les uns envers les autres et si vous vous étiez débarrassés de vos inimitiés, par lesquelles, à la suite des tempêtes provoquées par les hommes contentieux, nous avons quitté le havre de l’amour fraternel. […] Certains diront que l’amour est une chose qui découle de la nature. Mais, je le demande, comment se fait-il que nous, qui avons la loi de Dieu pour guide, en plus de nos avantages naturels, nous tolérions ainsi les troubles et les désordres suscités par nos ennemis, qui semblent enflammés, pour ainsi dire, par des brûlots ? – §61, p450

Ca calme les mélétiens un temps, puis l’alliance entre ariens et mélétiens se réactive, donnant l’accusation du meurtre d’Arsenius. Mais l’accusateur dont ils se servent -un faux prêtre nommé Ischyras- se rétracte publiquement et Athanase cite la lettre d’Ischyras. L’accusation procède malgré tout, et Athanase s’en sort à son procès en retrouvant Arsenius. A cette occasion, il recoit une lettre d’encouragement d’Alexandre de Thessalonique. Il est joint aussi une lettre de Pinnes, responsable du monastère où était caché Arsenius, à Jean l’accusateur d’Athanase, où il explique que la cachette d’Arsénius a été découverte. Lettre de Constantin qui blanchit officiellement Athanase. Enfin, lettre d’Arsénius à Athanase où il coupe les liens avec les mélétiens. Jean se repentit et reçoit une lettre de Constantin satisfait de sa repentance.

Chapitre 6: Documents en lien avec le concile de Tyr

Au concile de Tyr, Athanase fut convoqué pour répondre de l’accusation suivante: il avait brisé une coupe pour la Cène, soit un geste sacrilège, suivant le témoignage d’un certain Ischryas. Suite aux nombreuses irrégularités qu’Athanase décrit en détail, il joint une lettre de protestation du clergé d’Alexandrie, qui demande à être présent au procès. Il joint aussi

  • une lettre du clergé de Maréotis (l’Eglise où Athanase était censé avoir brisé une coupe) qui prête serment qu’elle ne connaît pas Ischyras l’accusateur et qu’il n’y a eu aucune coupe brisée.
  • Lettre identique envoyée à des fonctionnaires.
  • Ensuite, lettre de la délégation égyptienne au concile de Tyr, qui dénonce le complot.
  • Lettre du clergé égyptien au comte Flavius Denis, qui dit en substance la même chose: il y a complot mensonger, n’écoutez pas les accusateurs qui prétendent parler en notre nom.
  • Lettre de la délégation égyptienne à Tyr, au comte Flavius Denis.
  • Lettre d’Alexandre de Thessalonique au comte Denis, même sujet. Il est son « évêque local ».
  • Lettre du conte Denis aux accusateurs ariens (Eusèbe etc). Il y raconte toutes les irrégularités qu’il a constaté au cours de son enquête, et les témoignages contradictoires. Il plaque tout.
  • Lettre du concile de Jérusalem à l’Eglise d’Alexandrie.

Reprise du discours: il y décrit comment Maréotis n’est pas le siège d’un évêque, ni même d’une église locale et à quel point l’accusation d’Ischyras est stupide. Il a fallu que les ariens fassent construire une église là bas « de toutes pièces » pour qu’Ischyras soit bombardé « évêque ». Il y joint l’ordre administratif de construire cette église. Athanase raconte ensuite être allé voir Constantin se défendre devant lui. Il en ressort une lettre de Constantin au concile de Tyr, qui condamne les calomnies.

Qu’importe, car les ariens changent de calomnie et accusent Athanase de retenir le grain d’Alexandrie envoyé à Constantinople. Cette fois, Constantin voit rouge et il expédie Athanase en exil en Gaule. Mais la fausseté des accusations se voit dans la lettre de restauration de Constantin II.

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